Opératrice Roue-pelle, Houssaïnatou Kanté fait la fierté de GAC au forum international « WO’Mines Guinée »

CONAKRY-Acteur majeur de l’écosystème minier du pays, la Société Guinea Alumina Corporation (GAC) a pris part ce vendredi 28 juin 2024 au Forum International tenu à Conakry dans le cadre de la célébration en différé de la journée internationale des Femmes dans l’Industrie Minière. Cet événement organisé par l’ONG Women In Mining Guinée (WIM Guinée), a mobilisé plusieurs acteurs clés du secteur minier, des responsables gouvernementaux et des experts internationaux.

L’objectif était de susciter un espace de discussions sur des stratégies visant à promouvoir l’inclusion des femmes dans ce domaine crucial pour l’économie guinéenne. Ce forum a été organisé sous le thème : « Comment favoriser une meilleure implication des femmes dans le secteur minier en Guinée ? ».

Lors de ce rendez-vous de haut niveau, le témoignage de Madame Houssainatou Kanté a retenu l’attention. Cette employée de Guinea Alumina Corporation, s’est particulièrement illustrée lors de son passage à cet événement. Opératrice de la roue-pelle à GAC, cette mère de deux enfants a non seulement ému le public en partageant son expérience, mais a motivé les femmes guinéennes à briser les barrières et les stéréotypes en se lançant dans les activités souvent réservées aux hommes.

Polyvalente, Houssainatou Kanté conduit plus de trois (3) engins à ce jour à GAC (Guinea Alumina Corporation). « J’ai formé des gens au niveau de la roue-pelle dont une fille de nom de Maïmouna Camara », a confié cette brave dame avant de revenir sur son parcours.

« J’ai fait l’école primaire à Kamsar Cité, le collège à Hamdallaye. Faute de soutenance parce que je suis une fille issue d’une famille modeste, arrivée au niveau du lycée j’étais obligée de m’orienter vers le BTS. Du coup, je choisis le Cap opérateur minier parce que j’avais l’ambition de conduire les engins et j’avais la volonté de pratiquer les métiers qu’on dit souvent chez nous, réservés aux hommes. Je rêvais de travailler dans le secteur minier. J’avoue que ça n’a pas été facile au cours de ma formation parce qu’il m’a fallu tresser des gens, être rémunérée, pour avoir à manger et à payer les brochures », a expliqué Houssainatou Kanté.

En ce qui concerne son parcours professionnel, cette opératrice Roue-pelle chez GAC témoigne comment elle a pu obtenir son premier emploi. « Après les études, j’ai postulé partout pour obtenir un travail mais pour ne pas rester assise à la maison, au moment où je postulais par-ci par-là pour avoir un boulot, je pratiquais également le petit commerce pour subvenir à mes besoins. Je suis restée dans cette situation, mais déjà j’avais l’espoir qu’un jour j’allais obtenir ce que je voulais parce que j’avais quelque chose dans la tête dont d’autres personnes auraient forcément besoin.

Grâce à Dieu, un jour j’ai été appelée par une société pour m’informer que j’ai été retenue pour le test de topographie. J’ai travaillé avec cette société pendant un moment, on a fait les routes de Forécariah, Beyla, et Kérouané. Quand mon contrat avec cette société a pris fin en 2014, je suis revenue à Kamsar. En attendant de trouver un autre travail dans mon domaine, je me suis lancée dans la restauration. Là où j’avais obtenu le travail à l’époque, j’étais superviseure au restaurant avec 2000 personnes à servir. », se souvient-elle, avec un air de fierté.

« Le fait d’être une femme qui travaille uniquement avec les hommes me rend vraiment fière. Mais je n’aimerai pas être la seule femme, je souhaite que d’autres femmes prennent l’exemple sur moi, qu’elles aient le courage de se lancer dans ces genres de métiers et intégrer les zones minières. J’encourage vivement les femmes à embrasser les branches techniques, les machines, l’électricité, la mécanique et autres. Rien n’est difficile dans la vie, il faut juste avoir la volonté, la détermination et le courage pour atteindre ton objectif. Il ne faut pas accepter de rester à la maison avec son diplôme. Personnellement je travaille sur des machines, mais j’ai deux enfants, je suis avec mon mari et cela ne m’empêche pas de m’occuper de mon foyer. Donc, j’encourage toutes les femmes à se battre, nous devons être nombreuses au niveau de l’opérationnel. J’invite les autres femmes, celle qui hésitent encore à se joindre à moi », a lancé cette travailleuse de Guinea Alumina Corporation (GAC).