Construction anarchique : La direction préfectorale de l’habitat de Kindia jette l’anathème sur les autorités locales

KINDIA- Les récentes pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de Kindia ont inondé plusieurs concessions et causé d’importants dégâts matériels aux riverains de la rivière Takhou qui traverse le centre-ville. Plusieurs bâtiments portent des fissures, d’autres risquent de s’écrouler sous l’effet des eaux de ruissellement. Véritable danger pour les occupants.

Dans plusieurs quartiers du centre-ville de Kindia, traversés par ce cours d’eau, l’inquiétude est grandissante.

La direction préfectorale de l’habitat de Kindia impute la responsabilité aux autorités locales.

Mamadou Moussa bah citoyen habite à Gada-wawa. Il explique ce qui arrive aux citoyens de son quartier quand il pleut

» Par rapport aux inondations dans notre quartier, quelquefois quand la pluie tombe, l’eau déborde et détruit nos jardins et autres. Elle entre dans les concessions en drainant des ordures et cause des dégâts. Tant qu’il pleut nous ne dormons pas. Nous demandons à l´État de faire le curage pour éviter le pire pendant cette saison pluvieuse. Nous avons peur quand il pleut« , a-t-il lancé.

Au quartier Yeolé dans le centre-ville, les rives de la rivière Takhou sont envahies par les constructions anarchiques. Dans cette partie de la ville, les murs de plusieurs bâtiments sont fissurés et les fondations ne tiennent presque plus parce que fortement dégradées par les eaux comme l’explique Mamadou Oury Bah, habitant du quartier.

» Nous avons perdu beaucoup d’objets. Moi par exemple j’ai perdu mon salon. Nous payons les taxes à la commune mais à tout moment, quand il pleut, nous sommes inondées. Toutes nos concessions sont détruites. Dans les ateliers, nous avons perdu beaucoup de nos meubles destinés à la vente (chaises, fauteuils, même de l’argent) parce que parfois il pleut à notre insu. C’est l’habitat qui nous a vendu pourtant sinon on n’aurait jamais eu le courage d’y construire. Ayant fini de construire, nous ne pouvons plus abandonner « , se lamente monsieur Bah.

Interrogé sur cette question de construction anarchique aux abords de cette rivière, le chef section habitat, construction et contrôle urbain à la direction préfectorale de l’urbanisme habitat et de la construction de Kindia a jeté l’anathème sur les autorités locales.

« Nous sommes là pour le respect des règles de construction dans la commune urbaine de kindia dans la préfecture en général. Les gens qui se hasardent à construire sur les lits des marigots n’ont aucun document de nous. Mais vous savez, nous gérons des services techniques et sociaux. Ce sont soit des chefs de quartier ou des membres des conseillers communaux qui sont là en train de lier des faits qui n’ont rien de commun. Soit c’est le beau-frère du maire ou le beau-frère de tel conseiller ou c´est le fils de l´imam. Bon c’est un imam qui a construit dans le lit là-bas à Yeolé, on les a déconseillés d’y construire mais les gens passent par tous les moyens pour obstruer le passage de l´eau qui malheureusement trouvera toujours son passage. Les caniveaux qui sont là sont bouchés par les immondices, les riverains ont transformé les rivières en dépotoir”, a expliqué Kaba Konaté, ingénieur, chef section habitat, construction et contrôle urbain à la direction préfectorale de l’urbanisme habitat de la construction de Kindia.

Pourtant les services techniques ont toujours pris toutes les dispositions pour éviter des situations déplorables, hélas ajoute-t-il.

» Nous prenons toutes les dispositions du point de vue de l’État. Mais dans les quartiers, est-ce que nous pouvons rentrer dans les concessions des gens. Le côté dont je vous ai parlé soit on peut même toucher le préfet, on dit c’est le préfet qui a ordonné ou c’est le maire qui a ordonné. Qu’est-ce que nous pouvons ? Celui qui a construit sur le pont a collaboré avec la commune. Nous ne leur avons pas délivré les documents. Nous ne pouvons délivrer un document à celui qui va hors la loi et pour la plupart de ces gens ce sont les sages qui interviennent. Nous avons de sérieux problèmes à Kindia. » s’est-il plaint.