Dr Édouard Zotomou Kpoghomou: « Le CNRD contribue à la division de la classe politique… »

CONAKRY-Dans un entretien accordé à votre quotidien électronique, Dr. Edouard Zotomou Kpoghomou s’est exprimé sur les dissensions nées de la création de la nouvelle coalition « Union Sacrée » dont l’objectif est d’oeuvrer pour la fin de la transition en décembre 2024. Alors que la classe politique peine à conjuguer le même verbe, le vice-président de l’ANAD pointe un doigt accusateur sur le CNRD (comité national du rassemblement pour le développement). Entretien exclusif!!!

AFRICAGUINEE.COM : A peine lancée, votre nouvelle coalition dénommée « union sacrée » enregistre des défections au point qu’aujourd’hui, certains craignent qu’elle soit mort-née. Qu’en dites-vous ?

DR EDOUARD ZOTOMOU KPOGHOMOU :  Ce qu’il faut noter à mon avis, quand les gens sont dans l’esprit d’un document, ça veut dire qu’ils sont quasiment partant. Au niveau du Rpg Arc-en-ciel, je crois qu’ils ont donné des explications. Si le Rpg n’était pas autour de la table, c’est parce que celui qui devait les représenter a eu des empêchements de dernière minute. Mais, ils sont d’accord avec le document parce qu’ils en ont pris connaissance. L’UFR, malgré le fait qu’ils ont dit qu’ils ne sont pas signataires, mais ils ont quelque part mentionné aussi qu’ils sont dans l’esprit du document. Donc, en principe, ils sont d’accord. Bon, lorsque vous parlez de monsieur Étienne Soropogui, bien sûr, il a donné son avis. Mais nous sommes dans une coalition où les choses se discutent à l’intérieur. Sinon dans la grande majorité, cela ne changera pas la position de l’ANAD (Alliance nationale pour l’Alternance et la Démocratie), même si on a des réserves.

C’est une question de tronc commun. Il faut faire en sorte que tout le monde s’accorde sur ce qui vous Unis, ce que vous avez en commun. Et ici, effectivement, c’est par rapport à la fin de la transition au 31 décembre 2024. Maintenant, s’il y a des détails, comment y arriver ? Qu’est-ce qui va se passer…? Tout ça, c’est des choses qui se discuteront par après. Surtout que nous étions à la première rencontre. C’est une rencontre constitutive. Ce n’est pas une rencontre où on met en place des structures.

Même si on dit que les uns et les autres n’étaient pas informés à temps, mais si on sait que le document est dans l’alignement des préoccupations que nous avons exprimées de par le passé, on n’a pas besoin d’être informé une semaine à l’avance, à mon avis (…) Puisque, nous sommes encore dans l’alignement de ce qui doit être fait en général. Et, il y a eu des déclarations, que ça soit au niveau des forces vives, que ce soit au niveau de nos coalitions propres, ces déclarations sont exactement le prolongement de ce qui se trouve être dans le document de la nouvelle coalition qui se forme, une « super coalition ». Je ne suis pas en train d’insister sur les petites contradictions qui peuvent sortir d’ici et là. Je suis en train de mettre en valeur ce qui nous unit. Et c’est ce qui est important.

Le fait de faire chemin avec des acteurs qui vous ont « pourfendu » hier ne vous décrédibilise-t-il pas  ?

Non. Nous pensons que justement ça va mettre en exergue, les capacités d’ouverture du mouvement ou alors de la coalition que nous avons. Cela veut dire que nous ne nous sommes pas arc-boutés sur des arguments qui défendent justement des intérêts personnels et égoïstes. Nous, nous avons à l’idée de faire chemin et de travailler pour la nation. Si vous étiez avec nous, vous aviez pensé que c’est nous qui sommes en train de nous égarer, donc vous vous rendez compris que c’est vous qui vous faites rouler dans la farine et vous voulez revenir, nous voulons seulement nous rassurer qu’ils reviennent avec un cachet de sécurité.

Est-ce que vous avez cette garantie ?

On ne peut jamais garantir, c’est le comportement qui va déterminer la voie à suivre. Les gens qui prennent des garanties, regardez aujourd’hui le CNRD qui a aligné toute sorte de raisons pour lesquelles le coup d’Etat a eu lieu. Même s’ils ont donné des garanties, qu’est-ce qui nous prouve que c’est ce qu’ils sont en train de suivre ? Donc, on ne peut pas s’en tenir à des garanties. Parce que ces garanties sur papier ne traduisent pas en réalité l’état d’âme et les actions qui sont posées sur le terrain. Donc, nous nous attendons à un comportement conséquent. Pour le moment, nous les prenons aux mots et moi je pense je pense que ça traduit l’état d’ouverture. C’est eux qui étaient partis, c’est eux qui sont revenus.

On a suivi aussi la déclaration du PDG-RDA hier, qui se désolidarise de son secrétaire général Oyé Béavogui qui avait lu la note constitutive de votre coalition. Qu’en pensez ?

Moi je ne vais pas rentrer dans les affaires internes du PDG-RDA. Leur secrétaire général est venu et a répondu à l’appel. Maintenant si au niveau de leur base, il y a des dissensions et des contradictions, on va les laisser gérer cette question. Ce que nous savons, c’est qu’ils ont pris part à cette réunion constitutive et pour nous, nous n’avons pas de jugement à faire entre eux.

Depuis que le CNRD est là, c’est quand-même le énième front qui a été mis en place par les acteurs politiques. D’autres avant lui, comme le G58 n’ont pas fait long feu. Qu’est-ce que vous envisagez pour que ce scénario n’arrive pas à cette nouvelle coalition ?

Écoutez, moi je pense qu’il faut voir dans la liste que vous avez égrenée là, il faut aussi voir les coalitions qui sont restées droit dans leur botte. Je veux parler de l’ANAD. Nous n’avons jamais fléchi. On n’a jamais pris de direction tangentielle, non. Nous sommes restés nous-mêmes, et droit dans nos bottes. Ceux qui sont venus et qui sont partis finalement, c’est que, au prime abord, ne voulaient pas venir. C’est peut-être les circonstances qui les ont obligés à venir, et d’autres circonstances les ont obligés aussi à répartir (…). Si c’est la énième fois que les coalitions viennent et repartent, les coalitions se disloquent, ça c’est à leur niveau.

Quelle va être la prochaine étape ?

La prochaine étape sera la formation des commissions de travail et la redéfinition des feuilles de route et du suivi qui doit être faites dans le cadre des tâches à exécuter tout au long du temps qui reste de cette transition afin qu’elle prenne fin le 31 décembre 2024.

Mais à l’évidence, la classe politique est divisée. N’est-ce pas du pain béni pour le CNRD ?

Je suis d’accord, la classe politique est divisée. Et je dirais même que le CNRD contribue justement à cette division, parce que ça joue en sa faveur. Et nous pensons que, c’est ce que les gens ont commencé à comprendre. Si on parle aujourd’hui d’un front beaucoup plus élargi pour améliorer notre force de frappe, au niveau de notre position à la façon par laquelle on est en train de gérer la transition, ça veut dire que la voix porte. Et nous disons que, nous serons au rendez-vous pour que nos efforts puissent arriver.

Que comptez-vous  faire pour faire rallier à votre « cause », les fronts dirigés par Dr Faya Millimouno et Lansana Kouyaté ?

Écoutez, il y a eu deux niveaux de discussion. D’abord, au niveau du leadership senior. Des coalitions qui formaient par exemple de forces vives, parce que toute cette discussion a commencé là, et qui comprennent les forces politiques, les forces sociales, le Fndc, l’Anad et le Rpg Arc-en-ciel… Je crois que les discussions sont allées jusqu’au niveau des coalitions, des formations politiques que vous avez énumérées. Donc, c’est leur choix de venir ou de ne pas venir. Ce que nous, nous savons, c’est que, certains avaient même accepté de venir, par la suite ils ont désisté pour des raisons diverses. Je ne veux pas rentrer dans ces détails. Mais, à ce que je sache, les efforts sont en cours pour obtenir l’assentiment.

A suivre !

Entretien réalisé par Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 25 avril 2024 10:17

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